S’associer pour acheter une entreprise. Oui mais avec qui?

S’associer pour acheter une entreprise. Oui mais avec qui?

La seule raison valable de s’associer pour acheter une entreprise, s’apparente à la raison pour laquelle on choisit de vivre en couple. C’est-à-dire, l’envie de faire quelque chose ensemble, et d’avoir la même vision. A l’instar de la vie de couple, il n’est pas rare que dix ans plus tard tout n’ait pas évolué comme prévu.

Avec qui s’associer pour acheter une entreprise ?
S’associer pour reprendre une entreprise c’est séduisant. A deux, ou plus, on aura plus d’argent à investir dans l’opération. À plusieurs, on aura du débat d’idées, on sera complémentaire, lui la vente, moi le développement technique, lui la création moi l’administration. A plusieurs, on sera plus pertinent et on s’épaulera, on pourra se remonter le moral, bref, on sera plus fort. On pourrait continuer à l’envi comme cela.

Il y a les amis de 20 ans, ou la famille. Encore faut-il les convaincre du projet, qu’ils soient à la fois différents et aussi enthousiastes que vous, qu’ils aient de l’argent, un peu au moins, des capacités complémentaires aux vôtres et qu’ils soient disponibles en même temps que vous. Cela fait déjà beaucoup de conditions… Finalement ne risque-t-on pas de se fâcher avec des amis de 20 ans, voire pire, se fâcher avec toute la famille?

Afin d’anticiper ce risque, posez-vous les bonnes questions:

aurez-vous tous les deux le même coup de foudre pour la même entreprise?  Le vendeur vous apprécier a-t-il tous les deux? Vous donnerez-vous le temps de discuter de la stratégie? Comment allez-vous répartir le capital entre vous – donc le pouvoir -, allez -vous travailler au même rythme? avec la même implication?

Comme son nom l’indique, une PME est petite. Lorsque l’on navigue  à plusieurs associés sur une trop petite embarcation, les marins le savent bien, l’ambiance peut dégénérer. La complémentarité initiale s’effrite et des dissensions apparaissent sur la vision, le mode de gestion, parfois même le quotidien. Les apports personnels initiaux ont figé par contrat et dans le marbre les contraintes de l’association. Or il est rare que dix ans plus tard tout ait évolué comme prévu. 

Etre associé, c’est avant tout être une équipe. Les objectifs communs doivent l’emporter sur les intérêts personnels. Il faut savoir faire des “assist” plutôt que de tirer seul au but.

La solution: le pacte d’associé. Lors de sa rédaction, on s’efforcera de penser à tout, en étant convaincu que l’on n’aura jamais à l’utiliser: “Entre amis de 20 ans, cela tombe sous le sens!” Quand la discorde s’installe, on ronge son frein, on n’ose pas en parler, on n’est pas bien, tous les associés d’ailleurs ressentent le malaise, mais pas pour les mêmes raisons. L’ambiance commence à se dégrader au sein de l’équipe, dans l’entreprise, à l’extérieur… Alors on ressort du placard ce fameux contrat de mariage. Un peu poussiéreux, on le lit et on découvre que l’on avait cru être exhaustif mais que ce qui se produit aujourd’hui n’est pas vraiment prévu. Le pacte ne suffit pas. Il faut se calmer, s’asseoir autour d’une table. C’est difficile.

La complémentarité des compétences, c’est bien. La compatibilité des visions, c’est mieux.

Cela pour vous dire que, selon notre expérience, la seule véritable raison valable de s’associer pour reprendre une entreprise, c’est l’ENVIE. Avoir envie de faire quelque chose ensemble, avoir la même vision, au moins aujourd’hui. Envie de partager, de gagner, de réussir. Le reste, l’organisation de la complémentarité, l’argent, tout cela reste secondaire et si on a envie, on trouvera toujours une solution. Cela ne dispense pas du pacte d’associé, ni n’évitera d’éventuels conflits, mais avec l’envie on les règlera sereinement.